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Par Marc Ansoult
“Indignez-vous” disait Stéphane Hessel en 2010. Depuis on n’arrête plus : des humains qui bombardent d'autres humains aux oiseaux qui disparaissent de nos campagnes, tous les jours nous avons de quoi nous indigner et de quoi oublier l’indignation de la veille.
Pourtant il y a une indignation qui ne me passe pas. Comme disait Antonio Tajani, le président du Parlement Européen sur son compte Twitter, Facebook doit clarifier devant les 500 millions d’Européens le fait que les données personnelles ne sont pas exploitées pour manipuler la démocratie.
Quand on touche à la démocratie en Europe, on touche au socle de nos valeurs et à notre identité même d’Européen ; ça n’a vraiment rien de banal - l’indignation devrait être et rester à son comble !
Nous avons été choqué par les crises du poulet à la dioxine ou des oeufs au fipronil. Cette fois-ci, c’est toujours la surprise et l’indignation, sauf que c’est encore pire. Lors du traitement des crises alimentaires, on a pu trier et évacuer les poulets ou les oeufs avariés puis remettre la production en route. Comment pensez-vous que l’on puisse cette fois-ci retirer les idées manipulées des cerveaux, recompter les votes et retrouver le chemin démocratique ?
Se satisfaire des excuses de Mark Zuckerberg et attendre simplement le prochain "oups sorry" me semble franchement irresponsable au regard des siècles qui ont été nécessaires pour construire notre modèle de société.
Aujourd’hui avec plus de deux milliards d’utilisateurs et avec toutes les données personnelles qui se trouvent dans Facebook, est-il toujours normal que leur gouvernance soit celle d’une société privée sans aucune transparence ? Facebook a en fait changé de nature.
Facebook n’est plus une start-up californienne éditrice d’un réseau social qui permet de retrouver d'anciens camarades de classe. C’est devenu un média qui impacte 30% de la population mondiale et qui, entre les mains de certains, peut changer le destin de millions de citoyens et de continents.
Que penseriez-vous si l’on disait que la gouvernance de Facebook (y compris son algorithme de publication) soit maintenant assurée ensemble par les États, le secteur privé, la société civile et les organisations internationales, dans le cadre de leurs rôles respectifs? Que diriez-vous si les principes, normes, règles, procédures de prise de décision propres à façonner l’évolution et l’usage du réseau social soient ainsi conjointement élaborés, appliqués et contrôlés ?
C’est en fait similaire à la gouvernance d’Internet qui est un autre phénomène global. L’Internet est pilotée par l’Internet Society (ISOC) depuis 1992 et sa gouvernance est débattue depuis 2003 à travers des sommets mondiaux. La photo qui illustre l'article est celle de l'Arab Multi-stakeholder Internet Governance Meeting Wraps Up in Dubai en Mars 2013.
Je rêve, je sais. N'est-ce pas pourtant ce dont notre village mondial aurait vraiment besoin ?